Le paradoxe temporel est le fait de penser que si un élément du passé, aussi bénin puisse-t-il paraître, avait été différent, le présent ne ressemblerait en rien à ce qu'il est, bien au-delà de la modification de cet élément. Selon ce principe, avec C., nous avons, sous couvert de refaire le monde, longuement pratiqué l'expression de l'hypothèse et sa concordance des temps infernale. Sans que cela ait nullement changé la face du monde, pas plus que le nez de Cléopâtre, j'en garde de bons souvenirs. Et si C. avait pu rester à Lyon, il aurait pu continuer sur sa lancée sa progression tous azimuts (linguistique et professionnelle). Et s'il avait pu continuer sa progression professionnelle, il aurait pu atteindre au moins deux de ses objectifs: comprendre sans difficulté des films en français et franchir un échelon hiérarchique. Et s'il avait franchi un échelon hiérarchique, il aurait quitté la France pour d'autres horizons le coeur plus léger. Seulement voilà, il lui a fallu rentrer plus tôt dans son pays d'origine car sa femme, nettement moins accompagnée que lui dans son intégration à la vie française en région lyonnaise, n'est pas arrivée à nouer des liens avec son nouvel environnement. Mesdames et messieurs les responsables de la mobilité internationale des entreprises de cette région, ne négligez pas les conjoint(e)s. Ils sont le nerf de l'expatriation!