Les élections comme élément d'intégration

Sur les 5, à l'origine impatriés de la société X qui ont été localisés il y a un an et demi, une seule a fait la démarche de s'inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir voter aux prochaines élections municipales. Lors des présidentielles, elle avait déjà manifesté une grande curiosité quant au fonctionnement des élections à la française, (on n'imagine pas les différences existant sur ce sujet entre les différents pays) et m'avait accompagnée dans mon bureau de vote. Les démarches en mairie mais aussi au commissariat pour faire établir une procuration pour son voisin (car elle sera absente de Lyon au 2ème tour) ont été l'occasion de nombreux exercices de préparation: renseignements, explications, jeux de rôle... Elle a également commencé à s'intéresser au magazine gratuit "Lyon citoyen", histoire de découvrir le visage de son maire d'arrondissement et les actualités sur son environnement proche. Hier, à un peu moins d'un mois du premier tour, il était temps de se pencher sur les programmes des différents candidats pour l'aider dans son choix. Bien évidemment, nous ne nous sommes pas attaquées aux 24 pages du PS, euh pardon de Gérard Collomb, encore moins aux 50 pages du Modem, ni même à la synthèse de 8 pages de Dominique Perben. Non, je leur ai préféré des résumés, une étude des titres, des slogans. Collomb propose lui-même une synthèse de son programme: 2 pages aérées, d'éléments concrets (que d'aucuns diront vides, j'ai lu ça quelque part), néanmoins, et sans vouloir faire de prosélytisme, très adaptées au cours de français! J'ai ainsi pu me faire une idée de sa connaissance de Lyon aujourd'hui à travers l'évocation des chantiers annoncés; nous avons ainsi échangé sur les différents aspects que nous offre cette ville. J'ai été frappée par son identification à sa ville adoptive: elle m'a raconté sa colère à la lecture d'un article paru dans "Stern" (hebdo allemand) sur le Vélib qui passait complètement sous silence la primauté des Vélo'v! Mais l'intérêt de ce travail ne s'est pas arrêté là! Il a trouvé son prolongement dans une exploitation non plus du fond mais de la forme! L'introduction au programme du Modem nous a fourni l'occasion d'une révision de la structure relative "ceux qui". Nous avons aussi conjugué à tous les temps et tous les modes les nombreux verbes dont regorgent les 3 programmes, symboles du dynamisme de la politique qu'ils véhiculent: "il faut que nous créions les moyens de la convivialité dans les parcs de la ville". "Il aurait fallu lancer un grand plan propreté à la mesure de la situation". Il nous faudra revenir sur la jolie phrase "...quelles que soient leurs orientations philosophiques....." qui lui a semblé bien étrange! Finalement, au-delà de toutes considérations politiques, on n'imagine pas toujours la richesse grammaticale et sémantique, le potentiel linguistique de ceux qui nous gouvernent ou qui y aspirent!