Quand S. a dit "avec 25 ans" la première fois, je l'ai repris. La deuxième fois, j'ai écrit la forme correcte au tableau, en rouge, dans la catégorie "fautes à éradiquer". La troisième fois, j'ai improvisé un petit exercice, très inquisiteur, sur les grandes étapes de sa vie. Nous avons bien ri, cela a tenu un temps, puis le "avec" est revenu.
Impossible pour A. de mémoriser "je me souviens de". Là encore, je fais le lien avec le verbe "venir", nous le conjuguons à tous les temps connus, je lui concocte un petit questionnaire qui fouille au plus profond de la mémoire, rien à faire.
B. avait déjà validé depuis belle lurette un niveau C1 et s'exprimait de manière tout à fait correcte et fluide. Pourtant, il persistait à dire "je m'ai dit". Dans le flot de la conversation, le débit qui était le sien et la qualité de son expression, l'interlocuteur averti optait pour une forme au présent avec un "e" trop accentué et oubliait aussi vite, reprenant le fil de la conversation. Il le savait, cela l'énervait. Les exercices de répétitions, de systématisation qu'il faisait sans faute lui semblaient fastidieux mais dès que la conversation se libérait, des "je m'ai dit, je m'ai promené" ancrés dans 6 ans d'utilisation erronée venaient entacher son expression.
K. parlait de "mésange" très souvent et même si ce petit oiseau est très fréquent dans nos contrées, il me semblait bien qu'elle devait vouloir parler d'autre chose. En effet, il s'agissait de "mensonge".
Alors que faire quand les règles sont connues mais qu'elles ne suffisent plus, qu'on ne peut décemment plus reprendre un apprenant qu'on a déjà corrigé 100 fois, qui le sait et que ça énerve et quand vous finissez par être obnubilé par cette faute qui résiste à votre pédagogie pourtant sans faille?
Avec S., cela s'appelle "phrases enquiquinantes" car il aime bien ce mot. Avec A. "phrases énervantes" parce qu'elle dit toujours "c'est énervé" et que déjà le titre devrait aider à corriger cette mauvaise habitude. Avec K. "phrases résistantes" car c'est l'adjectif qui correspondait le mieux à son ressenti. Autant de fichiers power point personnalisés où nous écrivons ensemble ces fameuses phrases rebelles et que nous lisons à chaque cours, en début et en fin, petit rituel. Et ça marche! Quelle victoire quand A. m'a dit "Nous pouvons effacer "Je m'en souviens" parce que je m'en souviens". Et c'est vrai, elle l'utilise sans même y penser!
Impossible pour A. de mémoriser "je me souviens de". Là encore, je fais le lien avec le verbe "venir", nous le conjuguons à tous les temps connus, je lui concocte un petit questionnaire qui fouille au plus profond de la mémoire, rien à faire.
B. avait déjà validé depuis belle lurette un niveau C1 et s'exprimait de manière tout à fait correcte et fluide. Pourtant, il persistait à dire "je m'ai dit". Dans le flot de la conversation, le débit qui était le sien et la qualité de son expression, l'interlocuteur averti optait pour une forme au présent avec un "e" trop accentué et oubliait aussi vite, reprenant le fil de la conversation. Il le savait, cela l'énervait. Les exercices de répétitions, de systématisation qu'il faisait sans faute lui semblaient fastidieux mais dès que la conversation se libérait, des "je m'ai dit, je m'ai promené" ancrés dans 6 ans d'utilisation erronée venaient entacher son expression.
K. parlait de "mésange" très souvent et même si ce petit oiseau est très fréquent dans nos contrées, il me semblait bien qu'elle devait vouloir parler d'autre chose. En effet, il s'agissait de "mensonge".
Alors que faire quand les règles sont connues mais qu'elles ne suffisent plus, qu'on ne peut décemment plus reprendre un apprenant qu'on a déjà corrigé 100 fois, qui le sait et que ça énerve et quand vous finissez par être obnubilé par cette faute qui résiste à votre pédagogie pourtant sans faille?
Avec S., cela s'appelle "phrases enquiquinantes" car il aime bien ce mot. Avec A. "phrases énervantes" parce qu'elle dit toujours "c'est énervé" et que déjà le titre devrait aider à corriger cette mauvaise habitude. Avec K. "phrases résistantes" car c'est l'adjectif qui correspondait le mieux à son ressenti. Autant de fichiers power point personnalisés où nous écrivons ensemble ces fameuses phrases rebelles et que nous lisons à chaque cours, en début et en fin, petit rituel. Et ça marche! Quelle victoire quand A. m'a dit "Nous pouvons effacer "Je m'en souviens" parce que je m'en souviens". Et c'est vrai, elle l'utilise sans même y penser!